Avec les écrivains
Marco Magini, Paolo di Paolo, Frank Iodice,
Sandro Bonvissuto, Simonetta Agnello Hornby, Marco Balzano, Alberto Garlini
Une conférence sur les langues minoritaires, la projection du documentaire « Nessuno può volare », des concerts
AJP Quartet
Elsa Martin et Stefano Battaglia


Programmation détaillée

[14 mars]

Soirée d’ouverture « La vie et la littérature » en présence de Marco Magini « Comme si j’étais seul », Paolo Di Paolo « Presqu’une histoire d’amour », et Frank Iodice « Les désamoureux ».

— Espace Beaulieu Bordeaux Saint-Genès — Entrée 10€

18h30 Présentation du Festival par Stefania Graziano présidente du festival.

18h45 « La vie et la littérature », avec les écrivains Marco Magini, Paolo Di Paolo et Frank Iodice (modérateur Marco Magini, traduction Félicia Lignon).

19h30  – Dédicaces des livres par les trois auteurs.

20h00 – Concert Jazz avec le quartet AJP : Andrea Glockner (trompette, bugle) Jean-Pascal Cavard (guitare), Eric Duboscq (contrebasse), Antoine Taussat (batterie).

20h45 – Apéritif / dégustation en partenariat avec l’Ecomusée de la Vigne et du Vin de Gradignan, le restaurant Da Bartolo et les épiceries fines Casa Mia (Bordeaux), Fiori di Pasta (Bordeaux) et l’assiette de l’Epicerie (Léognan).

   
Marco Magini est né à Arezzo (Italie) en 1985. Diplômé en économie politique internationale à la London School of Economics, il a vécu au Canada, aux Etats-Unis, en Belgique, en Turquie et en Inde. Aujourd’hui il vit et travaille à Londres où il est un des organisateurs de FILL, le Festival de Littérature Italienne (https://fill.org.uk).
« Comme si j’étais seul », son premier roman, a reçu une mention d’honneur au Prix Calvino en 2013 et a été nominé au Premio Strega 2014.
« Comme si j’étais seul » : «À Srebrenica, la seule façon de rester innocent était de mourir.» Dražen a vingt ans lorsque la guerre éclate en Yougoslavie. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il s’engage dans l’armée serbe. Piégé dans un engrenage qui le dépasse, il finira par prendre part au massacre de Srebrenica. Un an après les faits, alors qu’il est le seul soldat à plaider coupable, Dražen est jugé au Tribunal pénal international de La Haye. Comme en témoigne Dirk, un casque bleu néerlandais, l’ONU s’est pourtant refusée à intervenir lors de ce génocide qui aura coûté la vie à 8 000 civils. Quelle sentence Romeo González, magistrat en charge de l’affaire, peut-il prononcer ? Quelle part de responsabilité un seul homme peut-il assumer dans ce qui est encore aujourd’hui considéré comme le pire massacre perpétré en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ? (depuis le site Folio)
Paolo Di Paolo est né à Rome en 1983. Auteur très prolifique, il a écrit des pièces de théâtre, des essais, des livres pour enfants et des romans. Il collabore avec des revues et des quotidiens et travaille pour des émissions télévisées. Ses romans « Nuovi cieli, nuove carte » et « trenta vite » ont été finalistes aux prix Campiello et Strega. Avec « Où étiez-vous tous » il a remporté les prix Mondello et Vittorini. Son dernier roman traduit en français « Presque une histoire
d’amour » est édité par Belfond.
« Presque une histoire d’amour » :  Il y a Nino, la petite vingtaine, qui revient de Londres et vivote à Rome en donnant des cours de théâtre. Il y a la jeune et douce Teresa, fraîchement romaine, encore sous le choc du drame amoureux qu’elle vient de traverser. Et Grazia, tante de Teresa, professeure de Nino, une actrice dont la carrière a échoué, la bonne étoile qui précipitera le destin.
Premiers instants, premiers regards, premiers frissons. Sourires timides, conversations polies, mains qui se frôlent. Débats enflammés sur la vie en général, le théâtre en particulier.
Premier baiser…
Et puis la réalité les rattrape, spontanée, souvent brutale, ne leur laissant plus d’autre choix que d’assumer leurs sentiments ou de partir pour un dernier jeu de rôle, avant que le rideau ne se referme… (depuis le site Lisez)
Frank Iodice est né à Naples et a vécu dans plusieurs villes en Europe et aux Etats Unis. Amoureux de la lecture et des mots, il a commencé à écrire très jeune en suivant les activités de son papa journaliste. Il débute dans l’écriture en 2003 avec « Anne et Anne »; suivent « Kindo » en 2011, « Acropolis. Gli appunti necessari » et « I disinnamorati » en 2013. Ce dernier roman a été traduit en français (« Les désamoureux ») et distribué par le Lys Bleu. « Un perfetto idiota » et « La meccanica dei sentimenti » sont ses dernières productions.
« Les désamoureux » : Nice, années 80. Antonino Bellofiore, fils d’immigrés siciliens, est un jeune flic porteur de chaussettes dépareillées qui conduit une Chevrolet vert bouteille comme on conduit une moto. Il vit avec Anisette, jeune étudiante en psychologie amoureuse au cou délicat et aérien. Bellofiore passe ses nuits à étudier la forme vague du plafond. Le jour, il enquête sur de mystérieuses cartes postales arrivées avec trente ans de retard et adressées à son père qui les a abandonnés lui et sa mère, lorsqu’il avait dix ans.
Un roman unique dans son genre, qui nous emmènera dans une Nice bien éloignée des clichés de la Côte d’Azur et qui n’est pas sans rappeler l’univers poétique et plein d’humour de Fred Vargas.

[15 mars]

Château Bardins  (Pessac-Léognan) : visite du château, atelier d’œnologie et dégustation aux saveurs françaises et italiennes.

— 12h30, entrée 30€ (20€ pour les adhérents de Notre Italie)  —

COMPLET, plus de réservation possible

Moments de découverte et de convivialité en présence des écrivains présents ce jour-là au château Bardins à Cadaujac. Cette activité est assurée par Pascale Larroche qui a créé les Ateliers au Château au printemps 2014 pour partager sa passion et vous faire découvrir les vins de Bordeaux autrement. Les recettes de cette activité sont reversées entièrement au festival pour participer à son financement.

Rencontre avec Sandro Bonvissuto autour de son roman « Dedans ».

— 18h00, à la librairie La Zone du Dehors à Bordeaux — modérateur Lorenzo Le Quellec, traduction Laura Zanghi  — Entrée libre

Sandro Bonvissuto est né en 1970 et vit à Rome où il travaille comme serveur dans une « trattoria ». Diplômé en philosophie, il a publié plusieurs nouvelles. Le succès arrive avec « Dedans » pour lequel il remporte le Premio Chiara en 2013.

« Dedans » : Le narrateur, arrêté, regarde ses empreintes digitales posées devant lui sur une feuille. Il n’en faut pas plus pour qu’on y soit : dedans. L’histoire d’un homme dont la voix saisit sur-le-champ par sa capacité à décrire avec des mots simples et percutants les réalités sociales les plus brutales, les états d’âme les plus nuancés. Un voyage à rebours, qui commence par une interpellation et s’achève le jour où son père lui apprend à monter à vélo. La prison, l’école, la rue : l’auteur raconte la force des amitiés enfantines, les solidarités des miséreux, les destins écrasés, les faibles qui tapent sur plus faibles encore. Matons et taulards, immigrés et galopins rebelles, ses personnages nous parlent de nos pulsions profondes. On n’avait jamais lu le monde carcéral ainsi raconté, sans apitoiement, avec un laconisme sans égal pour dévoiler l’absurdité des règles et faire sentir, jusque dans les pires moments de la vie, sa puissante poésie. (depuis le site des éditions Métailié)

Projection du film « Nessuno può volare » (sous-titré en français) tiré du livre de Simonetta Agnello Hornby, suivi d’un échange avec le public en présence de l’autrice du livre.

— 20h30, en collaboration avec le cinéma Utopia Bordeaux — modératrice Stefania Graziano, en présence de Delphine Gachet traductrice du livre de Simonetta Agnello Hornby « Le secret de Torrenova » — entrée 7€ 

Simonetta Agnello Hornby est née dans une famille de l’aristocratie sicilienne. Avocate à Londres depuis longtemps, elle dirige un cabinet spécialisé dans la défense d’enfants victimes de violences. Son premier roman, « L’Amandière », (Liana Levi, 2003) a été en quelques semaines traduit dans plus de 13 langues. Depuis, Simonetta Agnello Hornby a écrit de très nombreux romans dont certains traduits en français comme « La tante marquise » et « Le secret de Torrenova » qui ont confirmé son talent de romancière.

« Nessuno può volare (Personne ne peut voler) », film documentaire de Riccardo Mastropietro, est tiré du livre de Simonetta Agnello Hornby qui porte le même titre. C’est le récit d’un voyage de Simonetta et de son fils Georges atteint de sclérose en plaque dans deux villes d’art de l’Italie centrale, Rome et Florence, avant de rejoindre la Ligurie et les vertes collines piémontaises. A travers l’art et les rencontres avec des personnes atteintes comme Georges de graves maladies, les deux protagonistes ont essayé de mieux comprendre le handicap et le regard de la société.

La bande annonce du film ici !

[16 mars]

Présentation du roman « Je reste ici » avec l’auteur Marco Balzano.

— 10h30, en collaboration avec la librairie Georges et Lettres du Monde —
— modératrice Stefania Graziano, traduction Laura Zanghi
— Entrée libre —

Marco Balzano est né et vit à Milan. Il travaille comme enseignant dans un lycée à Milan. Passionné de littérature, avec un intérêt particulier pour les XIXème et XXème siècles, il collabore avec des revues littéraires et de culture générale. Auteur de plusieurs articles et essais, à plusieurs reprises il a été intéressé par le personnage de Giacomo Leopardi.

Dans « Je reste ici », Trina s’adresse à sa fille, Marica, dont elle est séparée depuis de nombreuses années, et lui raconte sa vie. Elle a dix-sept ans au début du texte et vit à Curon, village de montagne dans le Haut-Adige, avec ses parents. En 1923, ce territoire autrichien, annexé par l’Italie à la suite de la Première Guerre mondiale, fait l’objet d’une italianisation forcée : la langue allemande, qu’on y parle, est bannie au profit de l’italien. Au fil des pages, l’histoire d’une famille se mêle à la grande histoire où prône la menace fasciste. Roman des absences et des fractures mais aussi des passions et du courage, il a été candidat au prix Strega 2018.

Rencontre avec l’écrivain Alberto Garlini autour de son roman « Le temps de la fête et des roses ».

— 17h30, en collaboration avec la librairie Georges à Talence — modérateur Lorenzo Le Quellec, traduction Laura Zanghi — Entrée libre

Alberto Garlini est né à Parme en 1969 et vit dans le Frioul. Juriste de formation, il s’est rapidement tourné vers l’écriture en publiant des poésies et des romans. Critique littéraire, il collabore aux pages culturelles de différents quotidiens et participe à l’organisation du festival Pordenonelegge.

Après avoir évoqué la violence et la contradiction des années 70 en Italie dans « Un sacrifice italien » et « Les noirs et les rouges », Alberto Garlini revient avec un autre grand roman le consacrant ainsi comme un des plus importants écrivains italiens d’aujourd’hui. « Le temps de la fête et des roses » aux éditions Gallimard est la suite du voyage que l’écrivain a entrepris dans l’histoire de l’Italie récente. Dans la campagne émilienne. Roberto, neuf ans, assiste à un rituel effrayant : on tue le cochon. Ce jour-là, il se fait un nouvel ami, Riccardo, et ils croisent par hasard un jeune écrivain, Pier, qui les protège contre les drogués du coin. Pasolini a été assassiné la veille, une époque se termine, place à une ère nouvelle : les années quatre-vingt se profilent déjà à l’horizon. Pour les deux garçons, vient alors le temps de l’adolescence. C’est aussi le temps des amours : Riccardo a Chiara, l’amour de sa vie, et Roberto retrouve Pier, qui l’aime puis l’abandonne. Ils traversent ces années en pleine ivresse, fonçant à tombeau ouvert sur les routes d’Europe, des fêtes d’Ibiza à la Rome des premiers grands festivals culturels, d’Odessa à Barcelone, jusqu’à l’inévitable catastrophe. Le temps de la fête et des roses suit leur parcours à tous les quatre, Pier, Roberto, Riccardo et Chiara, que cette période violente et sombre va réunir puis séparer, sacrifiant certains et sauvant miraculeusement les autres. Lyrique et envoûtant, Le temps de la fête et des roses est une étape supplémentaire dans le voyage qu’accomplit Alberto Garlini dans l’histoire italienne récente. Cette fois, il nous plonge dans les années quatre-vingt, dont il dresse un portrait noir et festif, subtil et violent, mais toujours sans concession (d’après le site de Gallimard)

Table ronde « Langues régionales, territoire, République : unité nationale et pluralité linguistique sont-ils compatibles en Europe ? »

— 14h00, en collaboration avec le musée d’Aquitaine — rencontre modérée par Jérémie Obispo de l’Office Public de la Langue Occitane Nouvelle-Aquitaine —
— traduction Stefania Graziano — Entrée libre

Changement de lieu en raison des manifestations :
la table ronde aura lieu au Forum des Arts et de la Culture de Talence, place du Forum (tram B)

Si le plurilinguisme étatique domine au sein de la majorité des nations, la France se distingue par une certaine frilosité sur le sujet. Les langues autres que le français font encore aujourd’hui l’objet de fantasmes qui laisseraient à penser que cette richesse irait à l’encontre de l’unité de la République. Cet enjeu, qui transcende les clivages politiques traditionnels, n’appartiendrait-il finalement qu’aux régionalistes ou aux nationalistes ? La « nation unie politiquement et plurielle culturellement », si chère à l’écrivain Félix Castan, restera-t-elle une utopie ? L’Italie et ses nombreuses langues régionales apporteront un éclairage complémentaire qu’il sera intéressant de croiser.

Cette table ronde modérée par Jérémie Obispo est proposée autour de Patrick Lavaud, chercheur, collecteur et documentariste, Jean-Baptsite Coyos de l’Académie de la langue basque, Giuliana Portas, spécialiste de la langue catalane d’Alghero en Sardaigne et Tiziana Gallien, Espaci Occitan en Piémont.

Concert d’Elsa Martin (chant) et Stefano Battaglia (piano) : « Sfueâi ».

— 20h30, en collaboration avec l’atelier Pouëdras-Pianos à Talence — entrée 20€ – Attention nombre de places limité à 40, réservation recommandée ! —

Novella Cantarutti, dans une de ses poésies, définit ainsi Sfueâi : « essaim de lumière disséminé dans l’obscurité du ciel par une main inconnue ». Un regard vers le haut, le regard de celui qui se demande ce qu’il y a au-delà de ce que l’on voit. Des questions anciennes qui habitent l’homme depuis la nuit des temps, des suggestions qui éveillent et renvoient vers l’extérieur (es-primere). Des questions qui se manifestent au travers de la musique et de la poésie frioulane où deviennent naturels  le sens du sacré, la vie et ses valeurs les plus profondes et réelles, la nature, l’amour pour la beauté et les personnes. La langue frioulane faite de terre et de métaphores, de racines et de symbolismes comme récupération et recherche, pont entre les origines et le futur.

Les musiques de Sfueâi, écrites par les deux auteurs, s’inspirent des poésies  « L’Aunar o Ciampanis » de Pasolini, « La Nina e l’anzal o Canaa su la puarta » de Cantarutti, « Elementare » de Cappello, « Prejere » de Giacomini « Anin a gris » de Maria Di Gleria. (source http://elsamartin.it)

Stefano Battaglia ed Elsa Martin (Foto Luca A. d’Agostino)